Par notre ami Léo Perez.
Il m’arrive bien souvent de m’arrêter dans un village français. Qu’est-ce qu’un village
français ? On commence par aller vers le centre générateur. Il y a une place, une mairie, une église,
une école primaire. Comprend-on bien ce que représentent ces bâtiments ? Il y a une vie en
communauté, un lieu où peuvent échanger les vieillards et les plus jeunes- la place centrale. Il y a
encore une vie politique. Il y a également une vie renouvelée qui est celle des nouvelles générations
que l’on éduque. Enfin, il y a une vie spirituelle. Le maire, l’instit’, le curé ; peut-être manque-t-il le
médecin et nous avons au complet ce que l’on appelait les « notables ». Sur la place, ou près de la
cour de récréation on entend les enfants jouer et les hirondelles. Il y a encore de la vie dans les
villages.
Qu’y a-t-il d’autre dans un village français ? Il y a un monument aux morts. Bien souvent je
m’arrête devant ce monument aux morts. Ces monuments sont présents dans presque tous les
villages français. Les noms qui y sont inscrits ont à vrai dire une certaine résonance poétique. Où la
langue française se peut-elle faire plus pure qu’en cette scansion de noms français attachés à des
hommes morts pour défendre ce pays ? Soyez vigilants aux noms qui reviennent deux, trois, peut-
être quatre fois, et restez silencieux devant la perte d’une famille entière, devant le chagrin d’une
mère et d’un père. On lit : Morts pour la France. Ces mots ont-il encore un sens aujourd’hui ? Oui
plus que jamais car ils commencent à s’effacer dans les cœurs.
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