Première quinzaine de juin

Retour à Paris après un gros mois au Maroc. Je suis lessivé. Le Maroc m’a vidé. La famille va mal, les autres emmerdes suivent en file indienne.

Grosse envie de tirer le rideau et de monter ma tente sous les tropiques. A Miami par exemple. Ou à Panama, c’est moins cher.

Mon père a quitté son village. Moi, je dois quitter mon pays. Il sera toujours mon pays, mais je pense que je dois l’aimer de loin. Je n’y peux rien, c’est le destin, ma mission dans la vie, enfin je crois.

Dimanche 15 juin 2025

Israël attaque l’Iran.

Je ne sens pas l’affaire. Quelque chose me dit que ça va mal se terminer tout ça. Je ne sais pas l’expliquer.

Ce qui est sûr, c’est que je n’ai aucune confiance en Netanyahou, cet incompétent qui a échoué face au Hamas à Gaza. Il a dépensé des milliards pour rien. Le Hamas gouverne l’enclave, les otages sont toujours retenus et le crédit international d’Israël est ruiné.

Vous me direz peut-être qu’il s’en sort mieux sur le front libanais. Oui, c’est indéniable.

Affaire à suivre.

Mardi 17 juin 2025

L’Iran est écrasé. Son espace aérien est dominé par Israël. Le monde musulman est encore une fois humilié.

Il l’a cherché, lui qui cultive la faiblesse. Il ne veut pas changer, il veut la puissance sans faire d’effort c’est-à-dire sans oser le changement.  Alors pour faire diversion et faire croire qu’il bouge, il s’excite autour du jihad et de la Palestine, il opprime les femmes ou construit des villes futuristes dans le désert. Foutaises. Il se ment à lui-même.

Ceci étant dit, l’humiliation sera dure à avaler. Les Occidentaux (Israéliens et Américains) se baladent dans l’espace aérien iranien. Sans aucune résistance.

Il y a quelques semaines, Trump disait qu’il voudrait s’emparer de Gaza et y faire des casinos. On se croirait au temps de l’Empire Britannique et de Laurence d’Arabie.

D’où viendra la revanche ?

D’Europe.

La vengeance aura lieu en Europe de l’Ouest où l’Islam a pris pied. Il y a fait racine même. Petit à petit, il est en train de changer le visage du berceau de l’Occident. On peut le bombarder au Moyen-Orient, il colonise l’Europe. Il islamise ces rivaux. 

Mercredi 18 juin 2025

Le Sud de la France.

Quatre jours dans un village de l’Hérault. A dix km de la plage. La France d’avant : le café, la poste, le boucher, l’épicerie fine, les fruits et légumes, la propreté, que des blancs.

Je suis le seul Arabe. Un soir au bar, j’entame une discussion avec une femme d’une cinquantaine d’années. Elle a un rictus quand elle apprend que je suis Marocain. Désolé Madame pour la mauvaise nouvelle. J’aime quand même la spontanéité. Elle est la vérité et la vérité est toujours bonne. Pour se rattraper, elle se croit obligée de me dire tout le bien qu’elle pense de Marrakech. Je lui dis tout le mal que je pense de cette ville, elle ne m’entend pas. Le cliché est trop fort. Elle a tout adoré à Marrakech même les chauffeurs de taxi qui l’ont arnaquée. 

Je ne me formalise pas. Moi aussi, j’ai mes idées fixes.  

Son mari participe à la discussion. Je lui ai parlé avant. Je n’aurais jamais abordé la femme directement.

Le pastis d’un côté et la bière blonde de l’autre, on finit par se dire des choses. Le couple a fui Paris, à cause de la « dureté de la vie ». Ils y ont laissé un appartement à leur fils unique. L’homme, aujourd’hui à la retraite, a gagné sa croûte comme expert-comptable. La femme est avocate.  

De quoi ont-ils peur ? 

Des cambriolages. Une spécialité gitane il paraît dans ce coin. Il finit par me dire qu’ils craignent plus les gitans que les Arabes par ici. 

J’adore la sincérité.

Jeudi 25 juin 2025

Canicule.

La climatisation, nouveau vilain, à bannir absolument.

La France en pleine déshérence a confié sa morale aux écolos qui militent pour l’extension du domaine de la transpiration. Ils veulent une France qui chlinguent. Une France où les femmes sentent mauvais, où prendre le bus est un outrage sensoriel.  

En cela, ils sont rejoints par une légion de bureaucrates incapables mais sadiques. A eux le confort des bureaux réfrigérés, aux usagers de la RATP les chambres thermiques que sont devenus les wagons du métro. On trouve les mêmes à la SNCF. 

Et dire que Napoléon aspirait à conquérir l’Europe… Aujourd’hui, ses descendants aspirent à réguler la climatisation à 23 degrés pour emmerder leurs prochains…

Samedi 28 juin 2025

Air France.

Plus le temps passe, plus Air France s’étiole.

Les sièges en ECO (un auteur voyage en ECO, surtout s’il est classé à droite) sont de plus en plus exigus.  La nourriture de moins en moins française : on se croirait dans la navette ISS, obligé de manger du plastique broyé par manque d’ingrédients dans la stratosphère. Toute prestation supplémentaire coûte la peau des fesses :70 euros pour voyager près d’une sortie de secours. 90 euros pour un bagage de plus. Et malgré tout, la compagnie ne va pas bien. Normal, elle a perdu le nord.

Pourtant, si l’on gratte un peu, l’on retrouve un peu de son esprit, enfoui sous des tonnes de lean management et de pricing «à  la con ». Cinq minutes de discussion avec l’hôtesse et me voilà contemplé par une glace à la vanille. Je refuse poliment mais je suis touché. Plus tard, elle m’offre une bière. Là, j’accepte ! C’est ça l’esprit français, l’esprit tricolore : la cordialité, le sens de l’apéro et la légèreté bon enfant. À force de compter les miettes et de les facturer au prix fort, l’on s’enfonce.

Dimanche 29 juin 2025

Retour au Brésil.

A peine débarqué de l’avion que je sens l’âme du pays. Les filles sont jolies, les gens sont sympas, la vie est plus simple. 

Pourtant, tout va mal au Brésil. Si l’on est sérieux 5 minutes, l’on mesure la gravité de la situation. Mais, est-ce que faire la gueule et se maltraiter les uns les autres comme le font les Français changerait quelque chose ?